Une prière sans preuve

Je ne crois pas en Dieu comme on croit à l’éclat du matin ou à la chute des corps.

Je crois en Lui comme on espère qu’un père revienne,comme on guette un souffle dans le silence,comme on s’obstine à parler à l’absent,dans l’ombre d’une pièce vide.

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Ma foi n’est pas tranquille.

Elle est lutte, entaille, vertige.

Elle vacille, mais tient à un fil, parfois,à un cri, souvent :

« Que tout cela ne soit pas vain. »

Je ne Le vois pas.

Je ne L’entends pas.

Mais j’espère qu’Il est là.

Et j’espère si fort que cette espérance devient foi,comme un enfant qui ferme les yeux et croit de tout son être que la main tendue sera prise.

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La raison me murmure :

« Rien ne prouve qu’Il existe. »

Mon âme répond, nue et têtue :

« Rien ne prouve qu’Il n’existe pas…et pourtant je L’attends. »

Dans ce paradoxe se loge ma vérité :je crois, parce que j’espère.

Non comme on possède une certitude,mais comme on serre contre soi un amour qu’on sait fragile.

Et si je doute, ce n’est pas faute de foi.

C’est soif.

C’est faim.

C’est le désir brûlant de croire plus encore.

Car croire, vraiment,c’est tendre l’oreille même si le ciel demeure muet.

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