Mon âme est pressée

J’ai compté mes années et compris que l’horizon se resserre, que le sable s’écoule plus vite entre mes doigts qu’il ne s’y amasse. Devant moi, le temps s’efface en un fil d’or ténu, tandis que derrière, il tisse déjà sa trame achevée. Je me sens comme un enfant émerveillé devant un sachet de bonbons : il en croque d’abord un, distrait, puis un autre, insouciant, mais lorsque le fond du paquet se dévoile, chaque friandise devient trésor, chaque saveur, une fête.

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Les jours s’étirent encore, mais j’en devine le précipice. Alors, je ne veux plus gaspiller une seule seconde à l’ombre de l’indifférence, ni disperser mes élans dans le vent glacé des âmes éteintes. Je ne veux plus de ces regards vides où l’on se noie sans écho, ni de ces silences creux qui résonnent du néant. Je veux des présences vibrantes, des âmes ardentes qui marchent droites sous le vent de la vérité et la pluie de l’honnêteté. Je veux la chaleur des êtres sincères, la profondeur des regards qui comprennent sans un mot, la lumière d’un échange vrai où chaque parole porte le poids d’une promesse tenue.

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L’essentiel… Voilà ce qui compte. Ce qui fait battre le cœur et danser l’instant. Ce qui donne à la vie son éclat fragile et précieux. Chaque sourire arraché au tumulte, chaque souffle partagé, chaque main tendue compose l’or du temps, cet or que l’on ne peut ni garder ni thésauriser, mais seulement offrir et recevoir.

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Oui, je veux vivre enfin, avec cette fièvre douce que seule la maturité sait offrir. Je veux écrire mes derniers chapitres avec la fougue de ceux qui savent. On dit que nous avons deux vies, et que la seconde commence lorsque l’on comprend que nous n’en avons qu’une.

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Me voici, debout sur le seuil de la dernière. Et chaque pas sera fête, chaque souffle, une étreinte. Chaque battement, un serment à la beauté du monde.

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