Là où la lune s’efface

La nuit s'attarde encore, étirant son voile nacré sur l'horizon, suspendue aux derniers soupirs du silence. Un souffle d'ombre glisse sur les toits, frôle la cime des arbres et danse avec le murmure des songes oubliés. L'aube hésite à s'imposer, effaçant sans bruit les fragments d'un rêve évanoui, ce rêve dont il ne reste que l'écho d'une caresse tiède sur la peau, un parfum égaré dans les draps froissés du temps.

✨

Je lève les yeux vers le ciel qui s'étiole, cherchant la lune avant qu'elle ne s'efface, avant qu'elle ne devienne un souvenir parmi d'autres, une trace fugace sur l'immensité. Elle me parle encore, dans sa langue de clartés brisées, dans ses silences ourlés de lumière. Elle sait ce que je tais, ce que je grave à l'invisible, là où les mots se dissolvent en soupirs, là où l'âme écoute ce que le jour ignore.

✨

Si je pouvais figer un instant, ce serait celui où la nuit vacille, suspendue entre l'adieu et la promesse, où le cœur retient son élan, hésitant entre hier et demain. Mais le temps, implacable, efface les contours de mes songes, et déjà le jour s'élance, emportant avec lui la lune et ses secrets.

Et moi, je reste là, à l'orée de l'aube, avec le pressentiment d'une lumière qui me cherche encore.

💫